Je vous aime mais... (Lettre pour l'au-delà)

Papa, Maman,

J’espère que là où vous êtes, vous allez bien et que notre guerre fratricide ne vous gâche pas la joie du voyage.

Je vous en avais déjà parlé de mes craintes et de mes réserves à propos du partage de vos biens. Le pire arrive, aussi violent que mes cauchemars l’envisageaient. Aujourd’hui je lance une procédure judiciaire contre eux qui ne vous respectaient pas et n’ont que faire de moi, avides qu’ils sont de s’accaparer votre succession. Je les gêne et ils entendent m’écarter de toute décision malgré que je sois votre aîné et votre héritier autant qu’eux. J’ai donc décidé de prendre un avocat pour défendre mes intérêts, pointer du doigt les faux-pas, malhonnêteté et mensonges de ces gens qui veulent m'évincer, quelle que soit la façon. Ils ont commis des illégalités et je vais m’appuyer là-dessus pour récupérer ce qui doit me revenir. Comprenez-moi, j’ai essayé mais je ne peux pas être seul à le vouloir et à tout faire pour. Je ne peux plus, je n’en peux plus. Je veux tourner la page et ne plus les revoir. Jamais. Même si c’est moi qui doit tout perdre, mais surtout, ne plus rien avoir en commun avec ces gens et ne plus devoir ni les croiser, ni leur parler. Je préfère prendre ce risque que de continuer dans les conditions actuelles. Si je pars, je reconstruirais mon propre berceau familial ailleurs et celui-ci, je sais que mes enfants sauront le transmettre dans l’amour, et ainsi de suite, jusqu’à la fin des temps.

Je devine la peine que cette lettre vous fera. Je vous aime mais je vous en veux de votre négligence à propos de l’avenir, de votre faiblesse envers certains de vos enfants au détriment des autres.

Je vous aime mais j’ai mal.